Une garde plutôt spéciale [PV Louhanne Hennings]

Erika était parfaitement d'accord avec Louhanne. Elle non plus ne se souvenait pas de grand chose. Bonne nouvelle. L'interne n'aurait pas l'air bête au final. Elle rigola même sur la fin de la phrase de cette dernière. Pour Louhanne non plus ce n'était pas la première fois qu'elle oubliait une soirée. Mais généralement elle se retrouvait avec un homme à côté d'elle le lendemain matin. Mais bon, passons, Louhanne ne voulait toujours pas penser à ça, en tout cas pas maintenant.

«Je dois t'avouer que c'est la même chose. J'ai eu tellement de soirée où je ne me rappelle de rien que j'ai arrêté de les compter»

Elle lui sourit et finit la dernière feuille de salade qu'il y avait dans son assiette. Louhanne essayait de se rappeler de la soirée. Elle n'avait que quelques souvenirs et tout cela la perturbait. Elle voulait savoir ce qui c'était passé. Elle voulait savoir comment elle en était venu à embrasser une fille. La résidente était également perdu dans ses pensées. Elle devait probablement chercher des brides de souvenirs dans sa mémoires elle aussi. Et elle trouva même avant Louhanne.

La blonde se rendit alors compte que c'est elle qui avais proposé à Erika de l'embrasser. Oui, ce passage lui revenait. Elle avait demandé à cette dernière de leur payer une autre bouteille de téquila, pour finir la soirée en beauté, et en échange elle lui promettait un baiser.

«Mais oui, je me rappelle...Tu as raison, je t'avais promis un baiser en échange de la bouteille. Mais si je me rappelle bien on l'a jamais vu cette bouteille...non? On est partit avant de l'avoir reçut! Bah dis donc...»

Louhanne essayait de se rappeler des souvenirs qu'il y avait eu après cette épisode. Quand elles étaient rentrées chez Louhanne plus précisément. Qu'est ce qu'elles avaient fait. Mais Louhanne ne voulut pas creuser au fond de sa mémoire, elle ne voulait pas savoir ce qui c'était réellement passé. Pour l'instant, elle avait trop peur d'avoir aimé ou tout simplement trop peur pour vouloir en savoir d'avantage.

«Si je me rappelle bien...après, on est rentrée chez moi et..»

Les bippeurs sonnèrent. Non mais elles ne pouvaient même pas manger tranquillement. Erika râla également, elles avaient faim et elles n'avaient absolument pas finit de manger. Louhanne commença à se lever pour courir vers la mine quand elle vit sa résidente prendre un de ses yaourts. Louhanne n'hésita pas, elle prit également un de ses desserts et partit. Un fois arrivé à la mine, le docteur Mendoza demanda ce qu'il y avait pour les deux jeunes femmes. Très vite l'infirmier leur expliqua le problème.

Louhanne entra dans la salle et regarda la jeune adolescente. Elle n'avait que quinze ans, la pauvre, et elle allait se faire charcuter par des chirurgiens. Louhanne sourit, c'était le bloc assuré. Génial, peut-être que sa résidente lui laisserait faire quelque chose. Maintenant que presque tout c'était arrangé entre elle. Elles montèrent en radiologie et en ressortir très vite pour voir les résultats. Louhanne demanda immédiatement au bloc, ils y en avaient de libre alors pourquoi attendre.

«Oui tu as raison, elle a la main complètement bousillé. Elle va avoir de la rééducation, la pauvre. Elle n'a que quinze ans.»

Louhanne regarda mieux la radio de la main puis celle des cotes et enfin de la jambe. La jeune ado aurait plusieurs interventions en même temps. Voyant Erika entamer son dessert, cette dernière fit de même. Mais une fois le pot ouvert, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas de cuillère. Quelle imbécile faisait-elle. Sa résidente avait au moins pensé à ça. Elle jeta alors le pot dans la poubelle, se disant que c'était bien fait pour elle.

Louhanne espéra alors qu'elle pourrait faire une des opération, peut-être celle de la main. Ça serrait super pour elle, elle ne l'avait encore jamais. Et comme si Erika avait lu dans ses pensées, elle lui proposa de faire la réparation de la main.

«Non, je n'en ai encore jamais pratiqué sur de vrais patients. Mais je connais parfaitement l'opération, je peux la faire si tu accepte.»

Louhanne sourit à sa résidente, évidemment qu'elle allait accepter, elle ne pouvait tout simplement pas lui demander si elle avait déjà réparé une main puis lui dire ok, c'était juste pour savoir. Une fois les radios vu, les chirurgiennes partirent se laver les mains et avant-bras en face du bloc 3. Louhanne se répéta dans sa tête les mouvements qu'elle devait faire pour opérer sa patiente. Voyant sa résidente la regarder bizarrement, elle lui expliqua:

«Je suis en train de me faire l'opération dans ma tête. Pour être sur de savoir quoi faire. Mais c'est bon, j'ai finit. On peut y aller.»

Louhanne sortit la première de la salle, suivit de sa résidente. Elle se plaça du côté de la main à réparer et Erika de l'autre.

«On commence par quoi docteur Mendoza?»

Erika venait juste de citer le bref souvenir qu’elle avait de la veille quand Louhanne reprit le flambeau en se souvenant de la suite… Enfin, du moins, jusqu’à ce qu’elles arrivent chez elle. Et rien qu’avec ce que l’interne racontait, l’hispanique avait envie de rentrer six pieds sous terre. Bon sang mais il fallait qu’elle s’enferme, ce n’était pas possible ! Leurs bippeurs se mirent alors à sonner, coupant court la conversation mais également le repas des deux jeunes femmes.

Un rapide tour aux urgences où la blonde sembla rassurer l’adolescente pendant qu’Erika donnait ses instructions et elles se retrouvèrent devant les radios. D’un coin de l’œil, elle vit l’interne jeter rageusement son dessert dans la poubelle. Bon, elles feraient une pause quatre heures vu le peu qu’elles avaient eu le temps d’avaler. L’interne était déjà en train de commenter à son tour les radios pendant qu’Erika continuait de manger son yaourt qui ne tarda pas à suivre le même chemin que le dessert de la blonde.

- Ca c’est sûr. Elle en a facilement pour deux mois rien que pour la main.Mais bon, justement, comme elle n’a que quinze ans, les os se ressoudent plus vite donc ce sera moins long que si elle en avait eu 25. Elle est encore en pleine croissance.

La résidente fit un pas de plus vers les radios et se mit à observer un peu plus attentivement celle de la main alors que Louhanne semblait déjà aux anges à l’idée de la réparer. Le métacarpien central était quand même vraiment mal au point…

- Euh ouais… Je te surveillerais mais c’est toi qui t’en occupe. Sauf le métacarpien du centre, je vais m’en charger si ça te gêne pas. Il est vraiment en mauvais état…

Elles descendirent alors rapidement au bloc 3 et commencèrent à se laver les mains alors que Louhanne faisait une drôle de tête. Erika lui adressa d’ailleurs un regard assez surpris quand elle lui expliqua qu’elle était en train d’imaginer l’opération dans sa tête. Avec le sourire aux lèvres et un ton amusé, la résidente lui répondit au moment où elle commençait à sortir de la pièce :

- N’imagine pas et sers toi de ton instinct. On est en orthopédie, rien n’est jamais vraiment sûr dans ce service.

Sans aucune hésitation, l’interne se plaça du côté de la main à réparer, c’est donc légèrement amusée qu’Erika se plaça face à la blonde avant qu’elle ne lui demande par quoi elles commençaient.

- Tu te souviens comment on réduit et répare une fracture ouverte ? Tu l’as fait tout à l’heure. Commence par ça pendant que je m’occupe du métacarpien central et après, je te laisse la main ok ?

Acheva-t-elle avec un petit clin d’œil complice à l’adresse de la blonde. Finalement, elles arrivaient plutôt bien à bosser ensemble maintenant que les choses avaient été mises à plat entre elles. Echangeant leurs places, Erika ne put retenir un sourire amusé en voyant l’interne traîner des pieds pour aller s’occuper de la jambe. L’os de la main était tellement endommagé qu’il fallut près de trois quarts d’heure à la résidente pour finir de le réparer complètement alors que Louhanne n’avait mis que vingt minutes pour s’occuper de la jambe. Pour faire patienter son interne, elle se permit donc de lui expliquer en détails ce qu’elle était en train de faire tout en lui donnant deux ou trois conseils pour les deux autres métacarpiens à réparer.

- Voilà ! A vous docteur Hennings.

Finit-elle par dire alors que la blonde trépignait pratiquement d’impatience. Ne pouvant pas réellement faire quelque chose d’utile pour les côtes, Erika s’éloigna quelques instants, le temps de vérifier le travail de son interne sur la jambe puis revint face à la blonde pour surveiller l’opération. Pour le moment tout allait bien, Louhanne s’en sortait plutôt bien.

Louhanne s’empressa de finir de se laver les mains, elle avait hâte de commencer la réparation de la main. Erika lui avait annoncé qu’elle ne ferait pas tout mais Louhanne comprit et ne demanda pas rien de plus. Il est vrai que le métacarpien central était vraiment en mauvais état. Louhanne avait fait un signe positif de la tête, évidemment que ça ne la gênait pas et puis même si c’était le cas elle ne pourrait rien dire de toute façon.
La jeune interne se remémorait chaque mouvement dans la tête. Elle voyait chaque instrument qu’elle aurait pu avoir besoin. Elle ne voulait pas y aller et oublier une étape, l’adolescente avait besoin de sa main et Louhanne de prouver qu’elle était bonne. Même excellente. Quand sa résidente lui expliqua qu’elle devait mieux suivre son instinct, Louhanne fit disparaitre tous les mouvements et les instruments qui étaient dans sa tête.

Louhanne se plaça du côté de la main atteinte et attendit que sa résidente lui dise qu’elle puisse commencer mais cette dernière voulut faire autrement. Louhanne ne demandait pas mieux que d’opérer alors elle n’aurait aucun problème avec le fait de devoir d’abord réduire et réparer la fracture ouverte de la jambe puis s’attaquer à la main.

« Oui, parfaitement. Ok, je m’en occupe. »

Louhanne était contente d’opérer mais elle aurait préféré faire la main d’abord. C’était bien plus intéressant. Mais bon, elle ne dit rien et changea de côté en trainant légèrement les pieds. L’opération de la fracture ouverte ne mis que vingt minutes, Louhanne était plutôt fière d’elle. Elle n’avait pas cherché à aller le plus vite possible, non, elle avait seulement fait du bon boulot en peu de temps. Mais une fois finit, la chirurgienne se retrouva sans rien faire en face de sa résidente. Cette dernière n’avait pas fini son opération. Louhanne se mit alors à observer et écouter la brune. Elle lui apprenait tout ce qu’il fallait savoir les métacarpiens à réparer. Louhanne retenait chaque conseil car elle savait qu’elle en avait deux à réparer après.

- Voilà ! À vous docteur Hennings.

Louhanne remercia sa résidente et prie la place de celle-ci. Le docteur Mendoza vérifia que tout allait bien avec la fracture ouverte que son interne avait réparée puis vint se positionner devant elle. Au moindre problème elle pourrait intervenir, réparant une possible faute de Louhanne. La belle blonde, trop concentré sur la main, commença l’opération. Elle s’appliqua pendant qu’elle réparait les métacarpiens en appliquant tous les conseils de sa résidente. Elle finit de réparer le premier et regarda sa résidente. Celle-ci acquiesça et la laissa continuer.

« Le premier finit, aller, je passe au deuxième, puis aux phalanges. »

La jeune interne fit bouger son cou pour ne pas avoir de crampe ou quoi que ce soit qui puisse la gêner puis reprit un instrument chirurgical. Elle s’attaquait alors au deuxième métacarpiens quand tout à coup, un souvenir lui revenu en mémoire. Louhanne se rappela soudainement ce qui c’était passé une fois que les deux jeunes femmes soient rentrées chez elle. Elle ouvrit la bouche et lâcha l’instrument. Ce dernier tomba à côté du pouce de la patiente puis par terre.

Tout le monde la regardait bizarrement, elle venait tout simplement de lâcher un instrument chirurgical sur un patient puis par terre en pleine opération. Sa résidente était ahurit, elle ne comprenait absolument ce qui venait de se passer. Louhanne, toujours perdu dans ses pensées, ferma les yeux immédiatement et mordit sa lèvre inférieure. Elle se rappelait, oui, elle se rappelait de tout ce qui c’était passé une fois rentré. Louhanne recouvra la vue en ouvrant les yeux un quart de seconde plus tard et vit ce qu’elle venait de faire.

« Désolé…Je ne sais pas ce qui viens de m’arriver… excusez-moi docteur Mendoza. »

Louhanne laissa l’instrument par terre et en demanda un nouveau. Elle était fichu, elle venait tout simplement de montrer à tout le monde qu’elle était une imbécile, incompétente. La jeune interne voulut pourtant finir l’opération alors qu’il aurait mieux fallut qu’elle s’écarte et laisse sa résidente assurer. Mais elle demanda à poursuivre. Elle finit de réparer la main complètement sans faire le moindre faux pas. Elle n’avait pas osé regarder une seule fois Erika, non seulement parce qu’elle était horriblement gêné par ce qui venait de se passer au bloc mais également parce qu’elle se rappelait maintenant ce qu’elles avaient fait.

Louhanne sortit précipitamment du bloc opératoire après l’accord de sa résidente qui confirma que l’opération était parfaitement finit. La patiente n’aurait absolument aucune séquelle par rapport à ce qu’avait fait Louhanne, elle s’en tirait bien. Cette dernière aurait pu lui couper un doigt. La blonde frotta ses mains de plus en plus fort comme si elle voulait, en faisant ça, faire disparaitre avec l’eau ce qui venait de se passer. Elle n’osait imaginer les répercutions. Le docteur Mendoza arriva alors dans la pièce et se prépara à l’engueuler.

« Désolé ! Je ne sais vraiment pas pourquoi j’ai lâché l’instrument….Je ne sais pas ce qui s’est passé, ma main c’est tout simplement relâché…puis… »

Sans trop de problème, Louhanne avançait correctement dans la réparation de la main et mit une petite vingtaine de minutes pour réparer le premier métacarpien. Elle le fit d’ailleurs remarquée et chercha l’approbation d’Erika du regard. Toujours avec un petit sourire caché par son masque, la résidente approuva de la tête, laissant à l’interne le soin de poursuivre. Après quelques étirements, la blonde repris l’opération. Enfin… Tenta de reprendre l’opération.

En effet, sans aucune raison visible, l’interne lâcha d’un seul coup son instrument qui tomba à quelques millimètres du pouce de l’adolescente malgré le réflexe de l’hispanique avant de s’immobiliser au sol. Redressant le regard vers son interne, Erika cherchait des explications à ce comportement. A quoi jouait-elle bon sang ? Qu’est-ce qui lui prenait d’un coup ? Louhanne de son côté semblait dans un autre monde. Elle ferma d’ailleurs les yeux alors que la résidente balaya le bloc des yeux. Tout le monde avaient un regard ahurit posé sur l’interne et elle ne les comprenait que trop bien.

- Désolé…Je ne sais pas ce qui viens de m’arriver… excusez-moi docteur Mendoza.

Finit enfin par dire l’interne en revenant à la situation. L’excuser ? Elle avait failli couper un doigt à cette adolescente ! Se retenant d’exploser tout de même en plein milieu du bloc, Erika ne répondit pas à la blonde qui, le regard fixé sur la main de leur patiente, demanda un nouvel instrument pour reprendre l’opération. L’infirmière de bloc adressa un regard à l’hispanique, cherchant l’approbation de celle-ci avant de donner l’instrument à la blonde. Erika hésitait énormément, ne voulant pas compromettre la mobilité de la main de cette adolescente, mais elle finit par hocher de la tête. L’infirmière donna alors l’instrument à Louhanne qui reprit rapidement l’opération.

Gardant quand même un œil beaucoup plus attentif suite à cet accident, Erika ne bougea pas d’un millimètre durant le reste de la procédure, remarquant tout de même que l’interne ne lui adressa pas le moindre regard durant le temps que cela prit. Pourtant, elle avançait bien et aucun nouvel accident ne se déclara.

- C’est bon docteur Hennings, vous avez fini.

Lâcha enfin Erika d’un ton parfaitement neutre qui ne présageait tout de même rien de bon alors que l’interne venait de remettre la dernière phalange en place. Sans un regard en arrière ni même pour la résidente ou pour n’importe qui, l’interne lâcha immédiatement sa place et se précipita dans le sas. L’hispanique donna ses dernières instructions aux infirmiers de bloc et finit par la rejoindre. A peine arrivée dans la pièce, la brune arracha littéralement son masque avant de se permettre enfin d’exploser.

- Je peux savoir p…
- Désolée ! Je ne sais vraiment pas pourquoi j’ai lâché l’instrument….Je ne sais pas ce qui s’est passé, ma main c’est tout simplement relâché…puis…
- Puis tu as failli couper un doigt à cette gamine de 15 ans ! Vu la tête que tu tirais tout à l’heure, n’essaye pas de me faire croire que tu ne sais pas ce qu’il s’est passé.

Coupa Erika plus qu’énervée. Elle finit par s’avancer vers les lavabos pour se laver rapidement les mains une fois ses gants dans la corbeille prévu pour ça. S’appuyant soudain contre le lavabo, Erika poussa soupir afin d’essayer de se calmer avant d’enlever son calot et de se détacher les cheveux.

- D’autres résidents t’auraient viré purement et simplement du bloc alors j’espère que t’as une bonne excuse pour ce qu’il vient de se passer. Et ne me sors pas que t’en as aucune idée.

Louhanne venait de couper la parole à sa résidente. Elle était en colère contre elle. Elle avait lâché un instrument chirurgical sur une patiente, dans un bloc, manquant de lui couper un doigt. Elle savait ce qu'il c'était passé. Mais elle ne savait pas pourquoi elle avait lâché ce foutue objet. Elle était censé avoir toujours la situation en mains. Et aujourd'hui, elle n'avait rien en mains. Louhanne frotta encore et encore ses avants-bras et chercha quoi dire à Erika. Comment lui avouer que c'est à cause d'elle, enfin plutôt de leur nuit passé ensemble, qu'elle avait faillit amputer d'un doigt l'adolescente de quinze ans.

«Je..je..sais pas! J'ai eu un flash-back...et j'ai perdu le contrôle...»

Le docteur Mendoza la regardait avec un air ahurissant. Elle devait se dire que Louhanne se foutait de sa gueule. Qu'elle avait lâché l'objet seulement à cause d'un flash-back d'une demi seconde. La jeune femme enleva alors son calot et s'appuya contre le lavabo. Elle lui rappela qu'un autre résident l'aurait virer du bloc et donc qu'elle avait de la chance d'avoir pu finir l'opération. L'interne s'essuya les mains et tourna le dos à Erika. Elle ferma les yeux un instant, elle se rappelait de tout, des baisers, des caresses. Et tout cela l'a faisait flipper.

«Je...commença doucement Louhanne puis se retourna brusquement et lui demanda, pourquoi? Pourquoi ne pas m'avoir virer du bloc comme n'importe quels résident auraient fait?»

Louhanne se fichait de la réponse comme de sa première chaussette perdu, ce n'était qu'une diversion. Enfin, une tentative. La résidente commença à lui répondre en bafouillant quand elle comprit le petit manège de son interne et recommença à l'engueuler. Louhanne allait devoir s'expliquer, elle allait devoir lui dire la vérité. Erika se crispa tout en engueulant la jeune femme quand cette dernière lui coupa une fois de plus la parole.

«C'était à toi que je pensais! Enfin à la nuit qu'on avait passé ensemble...Je sais pas pourquoi, mais tout à coup, tout ce qui c'est passé cette nuit m'est revenu en mémoire. Je me rappelle de tout, tu comprend ce que ça veut dire?!»

Louhanne n'avait pas voulut autant crier pour se justifier. Elle ne voulait pas que tout l'hôpital soit au courant mais à présent, ce devait être le cas. Et si ce ne l'était pas, elle avait beaucoup de chance alors. Elle se mit de l'eau sur le visage puis rejeta ses cheveux en arrière. Louhanne n'arrivait pas à voir ce à quoi Erika pensait. Elle se rapprocha d'elle et lui dit:

«Je suis désolé, je voulais pas crier...je sais pas se qui m'arrive aujourd'hui. Ce n'est pas de ta faute, c'est moi, je sais plus quoi faire. Je flippe...»

Louhanne ne s'attendait à rien en disant ça, juste à ce que la jeune femme comprenne qu'elle était paumé, qu'elle ne savait plus où elle en était. Tout ces souvenirs lui faisait perdre le contrôle de ses actes. Elle aurait voulut ne pas savoir ce qu'elles avaient fait dans son appartement. Elle aurait préféré que l'alcool lui fasse vraiment tout oublié, et pas seulement pendant quelques heures.

Erika allait enfin répliquer quelque chose après plusieurs minutes de silence quand la porte s'ouvrit. Deux chirurgiens entrèrent en rigolant:

«Oh, désolé, vous n'avez pas encore finit? On doit opérer dans une minute..."
«Si si, on partait.»

Répondit immédiatement Louhanne. Elle sortit, suivit de sa résidente dans le couloir. La belle blonde récupéra les dossiers et attendit qu'Erika lui parle.

Attendant une expliquation de la part de l’interne, Erika était encore en train de se laver les mains quand Louhanne lui répondit enfin. La blonde expliqua alors qu’elle avait eu un flash-back et que c’était à cause de ça qu’elle avait perdu le contrôle. Un flash- back ? Elle se cachait vraiment derrière un pauvre petit flash-back ? Mais elle se foutait de sa gueule ou bien ? Agacée que la blonde lui donne un argument aussi bidon, Erika poussa un soupir avant d’enlever son calot et de s’appuyer contre le lavabo. Louhanne lui tourna le dos alors que l’hispanique était en train de lui dire qu’un autre résident lui aurait sans doute virer du bloc.

- Pourquoi ne pas m'avoir virer du bloc comme n'importe quels résident auraient fait ?

Lança subitement la blonde en se retournant brusquement vers l’hispanique, la faisant même légèrement sursauter, il fallait bien l’avouer.

- Quoi ? Mais, je… Si tu crois que je te fais une faveur parce qu’on a couché ensemble, crois-moi, tu te mets dans l’œil jusqu’au coude ! Simplement je n’ai pas oublié ce que c’est que d’être interne. Et n’essaye pas de changer de sujet ! Ni de me faire croire qu’un flash bac a pu te …
- C'était à toi que je pensais! Enfin à la nuit qu'on avait passé ensemble...Je sais pas pourquoi, mais tout à coup, tout ce qui s’est passé cette nuit m'est revenu en mémoire. Je me rappelle de tout, tu comprends ce que ça veut dire?!

Quoi ?! Oui, Louhanne venait une nouvelle fois de couper la parole à Erika alors qu’elle était en train de l’engueuler. Mais là, il faut bien avouer qu’elle venait également de lui clouer le bec. Comment est-ce qu’elle pouvait d’un coup se souvenir de tout alors que l’hispanique ne se souvenait toujours de rien. La résidente ne s’était même pas rendu compte que la blonde avait parlé plus fort que nécessaire, elle ne se rendait plus trop compte de quoi que ce soit à vrai dire en réalité. Elle s’était complètement figée, abasourdie par ce que venait de lui lancer l’interne. Comment est-ce qu’elle pouvait se souvenir de tout et pas elle ? Pourquoi ?

Elle retourna à la réalité quand Louhanne se rapprocha d’elle avant de commencer à s’excuser. Elle en profita d’ailleurs pour lui dire qu’elle ne savait pas trop ce qui lui arrivait aujourd’hui mais que ce n’était pas de la faute de la résidente. Vraiment ? Parce qu’elle avait déjà couché avec d’autres femmes peut-être ? L’hispanique était d’ailleurs sur le point de lui demander ça quand deux chirurgiens entrèrent en riant. Après une rapide discussion entre eux, la blonde sortie de la pièce, suivit par Erika. Une fois dans le couloir, l’hispanique tenta de se reprendre le mieux possible et décida de passer directement au cas suivant pour ne pas avoir à aborder la conversation qu’elles auraient dû avoir.

- Bon allez, cas suivant, lâcha enfin la résidente en attrapant sans un regard vers l’interne un des dossiers qu’elle avait dans les mains.Alors… Mr Gallan, 25 ans, admis suite à une bagarre dans un bar. Pas mal d’hématomes, une épaule démise, l’omoplate gauche brisée et le coude gauche complètement déboité… Ah oui, quand même.

Conclu Erika après avoir jeté un coup d’œil au radio du coude jointe au dossier. Elle montrait que les os de la jointure étaient espacé d’au moins deux centimètres les uns des autres, l’articulation ne tenait plus que grâce au tendon qui, soit dit en passant était allongé également.

- J’espère qu’il avait un très bon motif pour se battre vu le temps de rééducation que ça va lui coûter

Ajouta l’hispanique en continuant d’avancer dans le couloir, les yeux sur le dossier et faisant tout pour repousser à plus tard la conversation qu’elles auraient dû avoir à propos des soudains souvenirs de Louhanne. C’est d’ailleurs en faisant comme si elle était passionnée par le dossier du jeune homme que la résidente continua son chemin jusqu’à la chambre du patient. Ce n’est qu’une fois devant la porte de celle-ci qu’elle se décida enfin à refermer son dossier juste avant de toquer, sans adresser le moindre regard à la blonde. Elle entra alors dans la chambre du patient qui éteignit la télé à leur entrée.

- Euh, bonjour Mr Gallan, je suis le docteur Mendoza, et voice le docteur Hennings. C’est nous qui allons être sur votre cas.
- Wouw, vous voulez dire toutes les deux ? J’ai pas à choisir ? Olala mon pote, deux super canons rien que pour moi ! Appelez-moi Aaron les filles.

Lança le jeune homme en concluant avec un clin d’œil dragueur à l’adresse des deux médecins. Il était sérieux là ? Erika, postée au pied du lit le regard d’un air imite incrédule, se demandant si ce n’était pas une blague.

Une fois sortit, les deux jeunes femmes n'étaient pas plus avancé. L'une était complètement paumé, et l'autre ne voulait rien dire sans doute à cause de l'embarras. Louhanne arrangea ses cheveux avec une de ses mains au moment où Erika lui prit un des dossiers qui se tenait dans l'autre. Louhanne manqua de lâcher les dossiers et les ramena contre elle. La résidente n'avait sans doute pas envie de parler de ce qui venait de se passer. Elle ne voulait pas non plus discuter de la nuit qu'elles avaient passé ensemble. Louhanne ne savait pas très bien si c'était bien ou mal. Elle ne voulait pas en parler, elle voulait passer à autre chose mais elle savait qu'à un moment de la journée ou de la nuit, tout allait péter, une nouvelle fois. Il fallait bien qu'elles mettent les choses à plat.

Le docteur Mendoza lu le dossier à voix haute, sans lever le regard de ce dernier. L'interne n'écouta presque pas, trop absorber dans ses pensées. Elle n'avait même plus envie de pratiquer la médecine, d'opérer. Elle voulait rentrer chez elle, se cacher et essayer de comprendre. Ou peut-être faire la fête pour tenter de tout oublier. Mais même en faisant ça, elle ne pourrait tout oublier.

-J'espère qu'il a un très bon motif pour se battre vu le temps de rééducation que ça va lui couter.

Louhanne sortit de ses réflexions et se demanda de quoi parlait sa résidente. Vu qu'elle lisait encore le dossier, ou faisait semblant, elle parlait du patient. Louhanne acquiesça tout en marchant, sans regarder Erika. Elle ne pourrait croiser son regard une nouvelle fois, en tout cas pas tout de suite.

Arrivant devant la chambre, le docteur Mendoza referma le dossier du patient et entra dans la pièce. Louhanne la suivit et referma la porte derrière elle. Elle découvrit un jeune homme, de plus de vingt ans, mal en point qui commença à parler.

- Wouw, vous voulez dire toutes les deux ? J’ai pas à choisir ? Olala mon pote, deux super canons rien que pour moi ! Appelez-moi Aaron les filles.

Louhanne commença à avancer puis s'arrêta net. Mais c'était qui lui?! Et pour qui il se prenait? La belle blonde le regarda en haussant les sourcils, il venait de leur faire un clin d'œil. Louhanne n'était vraiment pas d'humeur à entrer dans son jeu. Surtout qu'il n'était vraiment pas beau. La jeune interne se ressaisit en voyant que le docteur Mendoza ne disait rien. Vu comment elle le regardais, il valait mieux qu'elle ne dise rien, d'ailleurs.

"Euh...non, vous n'avez pas à choisir...Comment vous vous êtes fait tout ça Mr Gallan?"

Louhanne s'approcha de lui pour inspecter avec ses yeux les blessures. N'ayant absolument rien écouté aux indications de sa résidente, elle essayait de savoir ce qui c'était passé. Après avoir vu tout ce qu'elle pouvait elle retourna près de sa résidente et jeta un coup d'œil au dossier ouvert. Une épaule démise, l'omoplate gauche brisée, coude gauche déboité, il était vraiment mal en point. Louhanne comprit alors ce qu'Erika lui avait dis quelques minutes plutôt. Il en aurait pour longtemps pour se remettre et allait probablement regretter ce qu'il avait fait.

"Je me suis battue! Héhé, ça vous impressionne, hein, mes beautés?! Il y avait une bagarre dans le bar où j'étais, je sais même pas comment ça à commencé en fait...euh..."

Louhanne passa une main sur sa bouche, il se fichait d'elle là? Ce mec était vraiment un blaireau. Oui, c'était le mot que cherchait la jeune femme. Il c'était battue sans même savoir pourquoi et pensait impressionner des filles? Vu ce qu'il c'était fait, ce n'était pas du tout impressionnant mais plutôt pathétique.

"Hum...Mr Gallan, vous avez de nombreuses blessures, je ne sais pas si vous saisissez ce que ça veux dire."

Le docteur Mendoza regardait le jeune homme de la même façon que sa collègue. Elle n'osait parler mais Louhanne savait qu'il n'y avait pas grand chose qui la retenait. Le patient lui répondit qu'il savait très bien ce que tout cela voulait dire, pour lui c'était l'occasion de se faire toucher par deux jeunes chirurgiennes sexy. Louhanne ouvrit la bouche se demandant comment un mec pouvait être comme ça. Elle voulut lui répondre quand sa résidente pris les devant.

Depuis qu’elle était entrée dans la pièce et que son patient avait ouvert la bouche, Erika ne savait plus vraiment si c’était une blague ou la réalité. Un mec pouvait vraiment se comporter comme le dernier des idiots en pensant pouvoir draguer tranquillement deux femmes alors qu’il se ridiculisait un peu plus à chaque fois qu’il ouvrait la bouche ? En observant en silence l’échange entre son interne et le dénommée Aaron, l’hispanique en eut la confirmation… Oui, les hommes étaient vraiment capables de ça. Et quand en plus il ajouta d’un air plus que suffisant que cette bagarre parfaitement inutile lui permettait d’être touché par deux jeunes chirurgiennes sexy, ce fut la goutte d’eau de trop pour la résidente qui s’arrêta aussitôt de noter les nouvelles informations dans le dossier pour se tourner vers le jeune homme.

- Vous savez quoi ? Vous me rappelez exactement tout ce que je déteste chez les hommes et qui me fait préférer les filles !

Bon, c’était sans doute un peu brutal mais peut-être que le patient allait se calmer maintenant. En tout cas, c’est ce qu’espérait Erika vu les têtes que faisaient Louhanne et le jeune homme. Bon, ok, peut-être qu’elle aurait dû être un peu moins direct mais le patient allait sans doute s’arrêter maintenant non ?

- Wouw, alors ça c’est encore plus sexy !

Lança-t-il subitement, à la surprise des deux médecins. Ah bah non, ça avait pas l’air de le calmer !

- Et vous avez une copine ?

Ajouta-t-il sur un ton très intéressé, médusant un peu plus Erika qui ne savait plus vraiment si elle devait rire de la situation ou partir en courant. Sans vraiment savoir pourquoi, son regard se tourna alors vers la blonde et croisa le sien. Apparemment, son interne non plus ne savait pas comment réagir au comportement de leur patient.

- Noooon ! Vous êtes sérieuses ?! Vous êtes ensemble ? Putain, encore plus excitant !
- Quoi ? Mais qu’est-ce que… Non ! Je n’ai aucune relation avec le docteur Hennings et même si c’était le cas, cela ne vous regarde en rien du tout.

Se reprit enfin Erika en voyant la tournure que prenait la conversation et en détachant son regard de celui de Louhanne pour le planter sur Aaron. Non mais sérieusement ! Il pensait vraiment qu’elles pouvaient être ensemble ? Ce n’était l’histoire que d’une nuit ! Et Louhanne était parfaitement hétéro…. Sauf hier soir…. Et elle, elle se souvenait de tout…

- Donc ça veut dire que vous avez pas de copine ? Nooon, c’est pas possible, vous êtes trop canon pour être célibataire. D’ailleurs, c’est quoi votre petit nom ?

Les paroles du jeune homme arrachèrent Erika de ses pensées et la ramena à la situation présente. Mais pour qui il se prenait celui-là ?! Il croyait vraiment avoir la moindre chance avec l’une des deux chirurgiennes ? L’hispanique, se rendant compte de ce qu’elle était en train de penser, se fit pourtant violence pour admettre qu’il était possible qu’il plaise peut-être à Louhanne. Après tout, elle aimait les hommes et la résidente ne connaissait pas du tout ses gouts ! Mais quand même…. Leur patient était loin d’être un mannequin…

- Contentez-vous de m’appeler Docteur Mendoza. Et ma vie privée ne vous concerne pas du tout.

Finit par reprendre Erika en ajoutant de la dureté dans son ton. Il fallait vraiment qu’il se calme celui-là.

- E. Mendoza ? Hummm Eva ? Ou Elena peut-être ?

Tenta-t-il pourtant alors que la résidente leva les yeux au ciel pour essayer de ne pas exploser.

- Aucun des deux et encore une fois, cela ne vous regarde pas !

Répliqua-t-elle cette fois sur un ton glacial à faire pâlir les températures sibériennes. Encore un peu et le patient allait attendre le point de non-retour et faire péter un plomb à Erika, chose qui ne lui arrivait pourtant que très rarement avec les patients.

- Oula, pas la peine de s’énerver, c’est bon, j’ai compris. Et toi belle blonde ? C’est quoi ton petit nom ?

Non mais il était sérieux là ? Ah peine il admettait qu’il allait trop loin avec l’hispanique qu’il recommençait à draguer l’interne ? Mais bon sang, qu’est-ce que les hétéros pouvaient trouver aux mecs ?!

- Ok, ça suffit, on vous monte au bloc !

Lâcha subitement Erika en fermant d’un coup sec le dossier avant même que Louhanne ne puisse répondre par elle-même.

- Ouuuh, jalouse docteur Mendoza ?
- Jalouse de quoi ? De votre plan drague minable sur une interne avec qui je n’ai aucune relation ? Peuh ! Excusez-moi de vous le dire Aaron mais vous êtes parfaitement pitoyable là ! Et j’espère que vous serez beaucoup plus supportable une fois endormi.

Et sur ces mots, sans accorder le moindre regard à la blonde ou laisser une quelconque instruction, Erika sortit dans le couloir d’un pas vif en abandonnant même le dossier sur la table. Une fois la porte fermée, pour ne pas dire claquée, derrière elle, elle se força à faire dix pas dans le couloir avant de soupirer un grand coup et s’adosser au mur. Bon sang mais pourquoi un pauvre mec comme ça arrivait à la mettre dans cet état ? Elle en avait déjà croisé des dizaines de ce type et jamais elle ne s’était autant énervée pour rien ! Est-ce qu’il avait raison ? Est-ce qu’en réalité elle était vraiment jalouse ? Perdue dans ces nouvelles questions, Erika se mit la tête dans les mains avant de se laisser glisser le long du mur. Il fallait qu’elle se reprenne et vite !

Entendant une porte s’ouvrir puis se fermer de nouveau, elle releva la tête en direction du bruit pour voir son interne la rejoindre, le dossier sous le bras. Ah oui, le dossier, elle l’avait complètement zappé. Reprenant peu à peu ses esprits, elle attendit pourtant que la blonde ne soit plus qu’à deux pas d’elle pour enfin prendre la parole.

- Excuse-moi. Cet idiot m’a poussé à bout alors que j’étais déjà pas mal à cran.

Louhanne savait que de nombreux hommes étaient des idiots finit, elle savait qu'elle ne pourrait compter que sur quelques uns d'entre eux. Mais cela ne la dérangeais pas car généralement elle les évitait, ou ne parlait pas avec eux, trop occupé à faire autre chose. De tout façon, elle ne voulait aucune grande relation pour le moment et détruirait probablement la première qui pourrait marcher. Mais la jeune femme fut totalement surprise par le comportement de son patient. Il était vraiment mal polie, mal élevé et elle avait envie de lui mettre des baffes.

Louhanne s'apprêta à lui répondre en criant quand sa résidente pris les devant. Avec la phrase qu'elle venait de lui sortir, le patient ne pouvait qu'arrêter ses bêtises. Et pourtant, ce dernier, reprit de plus belle. Il croyait vraiment être le plus beau mec de la terre ou quoi? Parce que certes, lui, pourrait faire ça mais certainement pas ce Aaron. Elle recula de quelques pas et fit semblant de s'occuper des machines. Erika avait les choses en main, enfin c'est ce qui lui semblait, de toute façon elle ne voulait pas réintervenir.

Le jeune homme lui demanda alors si elle avait une copine. Louhanne lâcha le stylo qu'elle avait dans la main et avec lequel elle faisait semblant de regarder un truc sur les machines. Non mais il était sérieux là?! Louhanne vit le regard du patient et d'Erika se tourner vers elle. Elle récupéra le stylo au sol et leva les yeux vers sa résidente. Cette dernière la regardait également jusqu'au moment où le patient en déduisit une relation. Le docteur Mendoza répliqua aussitôt en lui expliquant que non et que ce n'était pas ses affaires. Louhanne réenchérit pour être sur que le patient ne se fasse pas de films dans sa tête.

«Non! Non pas du tout...nous sommes juste...collègue. Comment pouvez-vous nous demandez cela?»

Aaron répondit par un haussement d'épaule, il n'en avait rien à faire d'être mal polie comme ça. Puis continua de parler à Erika jusqu'au moment où il s'intéressa à Louhanne. Cette dernière leva les yeux et écouta ce que lui disait le jeune homme. Elle s'approcha de lui, près à l'engueuler quand la belle brune répliqua tout en fermant le dossier. Louhanne fut surprise, elle était contente que cette dernière vienne la sauver mais pourquoi être aussi fâché. C'est vrai qu'il était vraiment énervant mais comme il l'avait dit, était-elle jalouse? Louhanne la regarda un quart de seconde, non ce n'était pas possible. Elle était juste énervé comme son interne d'ailleurs.

«Bon ça suffit Aaron! Nous en avons marre, si ça ne tenait qu'à moi je ne vous opérait pas et vous remettrait dans votre bar, dans cette état. Et comme l'a dit ma collègue, il n'y a rien entre nous, vous êtes totalement pitoyable et j'ai hâte que vous soyez endormi sur notre table d'opération. Alors maintenant vous arrêtez de parler, compris?»

Louhanne rangea le stylo qu'elle avait dans les mains et vit sa résidente sortirent de la pièce, en colère. Elle ne se précipita pas dernière elle, sans doute voulait-elle se calmer, seule. Louhanne regarda une nouvelle fois le patient avant de sortir de la chambre à son tour quand ce dernier répliqua une dernière chose:

«Vous savez pas besoin de vous énerver! Je ne fais que discuter avec vous, si vous êtes comme ça avec tout vos patients, mon dieu quelle horreur pour eux. Et s'il-vous-plait, dites à votre collègue, ou amie, ou petite copine, qu'elle est super canon quand elle est en colère...»

Louhanne ne cru tout d'abord pas ce qu'elle venait d'entendre, en fait c'était vraiment un abruti de première. Il faudrait l'enfermer. Louhanne se demanda alors si elle pouvait le faire admettre en psychiatrie. Il l'accepterai peut être et finirai dans un asile. Quelle bonne idée. La jeune interne sortit de ses pensées et sortit de la chambre en disant doucement:

«Au revoir, et profitait de vos dernières secondes de vie car vous ne serez sans doute plus là après votre opération...»

La couleur du patient vira au blanc d'un seul coup, Louhanne rigola une seconde et sortit de la pièce avec le dossier. Elle retrouva Erika dans le couloir, adossé à un mur, qui n'avait pas l'air au mieux de sa forme. C'est vrai qu'elle était pas si mal quand elle était en colère. Louhanne haussa un sourcil, surprise par se qu'elle venait de penser. Non, elle n'était vraiment pas sexy, absolument pas. D'ailleurs elle n'était rien. Louhanne finit par s'approcher d'elle et acquiesça à ce qu'elle lui disait.

«T'inquiète pas, il m'a poussé à bout aussi. Non mais quel idiot! J'avais envie de lui mettre des baffes. D'ailleurs je lui est fait une petite peur en sortant, en lui disant de bien profiter car il ne se réveillerai sans doute pas après l'opération. Le pauvre, tu l'aurai vu, on aurait dit qu'il allait se pisser dessus et s'excuser pour tout ce qu'il venait de dire.,de peur qu'on le laisse mourir.»

La belle blonde sourit à sa résidente. Elle ne fit même pas gaffe au «déjà pas mal à cran» puisqu'elle l'était également mais ce n'était pas nécessaire de remettre ça sur le tapis maintenant. Elle lui tendit le dossier et avança vers le bloc opératoire. Une fois dedans, les deux jeunes femmes firent le rituel quotidien des chirurgiens.

«Prête pour opérer ce blaireau?»

Louhanne n'en avait aucune envie et elle savait que sa collègue non plus, mais elle n'avait pas le choix. Elle la regarda et s'aperçut de la grande complicité qu'il y avait entre elle à se moment. Elle lui sourit, oubliant presque ce qu'il c'était passé cette nuit entre elle pour la première fois, et entra dans le bloc.

Louhanne acquiesça aux paroles d’Erika quand elle fit devant elle avant de lui expliquer qu’elle avait fait peur au patient avant de sortir de la pièce. Un sourire se dessina sur le visage de l’hispanique au fur et à mesure des explications de la blonde, puis elle finit par rire lorsque l’interne se tut.

- T’es sérieuse là ? Ahah, t’es complètement folle.

Finit-elle par lâcher en relevant le regard vers la blonde qui lui adressait un sourire. Se permettant encore une petite dizaine de secondes de rigolade en imaginant la tête d’Aaron, la résidente finit pourtant par se relever complètement et faire de nouveau face à son interne.

- Et me donne pas trop d’idée non plus. Mais bon, vu que ce serait sans doute classé comme faute professionnelle, je préfère laisser vivre cet idiot. Il vaut pas la peine que je brise ma carrière pour lui.

Elle tourna alors les talons pour se diriger vers les ascenseurs en reprenant peu à peu son calme. Cet idiot ne valait pas la peine qu’elle mette en jeu sa carrière de chirurgienne mais également qu’elle s’énerve comme ça . Déjà qu’il lui avait bien retourné la tête en lui demandant si elle était jalouse…. Et si c’était vrai ? Mais pourquoi ça le saurait ? Elle n’était pas du genre à s’attacher, loin de là même. Une nuit et hop, on passait à autre chose. A part quelques exceptions bien sûr mais en général, elles ne devenaient des exceptions qu’une fois qu’elles remettaient ça. Et avec Louhanne, c’était loin d’être le cas donc, elle ne pouvait pas être jalouse.

Perdue dans ses pensées, Erika ne se rendit même pas compte qu’elles étaient déjà dans le sas du bloc en train de se préparer. Ce n’est que lorsque que la blonde lui demanda si elle était prête qu’elle redescendit sur Terre. Regardant d’abord la blonde en étant légèrement perdue, elle lui adressa cependant rapidement un sourire en revenant au présent.

- Comme si j’avais le choix. Et toi ?

Demanda la résidente assez amusée et sur un ton plutôt complice. Oui, il fallait bien avouer qu’elles avaient l’air parfaitement complice à ce moment-là, oubliant la nuit passée, l’absence de souvenirs précis d’Erika et, au contraire, le soudain retour de souvenirs de Louhanne. C’était peut-être la première fois depuis le début de la garde que cela arrivait et c’est toujours avec le sourire que l’hispanique entra dans le bloc.

- Rebonjour Mr Gallan. Pas trop anxieux j’espère ? Ne vous inquiétez pas, on va vous endormir etquand vous vous réveillerez, vous irez parfaitement bien… Enfin, si vous vous réveillez bien sûr. Allez, bonne nuit Mr Gallan.

Oui, pour une fois Erika s’était un peu amusée avec son patient, suivant l’exemple de son interne. Une sorte de petite vengeance sans doute contre le jeune homme qui l’avait fait sortir de ses gonds quelques minutes plutôt encore. Le jeune homme n’en menait pas largement maintenant qu’il était allongé sur la table avant que l’anesthésiste ne fasse son travail. Une fois que le patient fut parfaitement endormi, elle se tourna vers la blonde.

- Bon. On commence par essayer de sauver son bras et on s’occupe de son omoplate après, ok ?

L’opération allait être longue sans aucun doute possible. La nuit serait sans doute en train de tomber lorsqu’elles sortiraient du bloc. Mais bon, c’était les aléas de la chirurgie non ? Son interne approuvant le plan de l’opération, Erika s’empara alors des instruments nécessaires et attaqua l’opération. Il ne lui fallut que dix minutes pour dégager un "espace de travail" au niveau du coude. Et de constater également que l’IRM ne leur avait pas tout montré malheureusement.

- Putain, le tendon est beaucoup plus abîmé que ce que nous montrait l’IRM… Ça va être beaucoup plus chaud pour lui sauver le bras que prévu finalement… Bon, on se calme et on réfléchit.

Commença la résidente en se parlant à moitié à elle-même. Sans doute que la plupart des orthopédistes auraient procédés à une amputation devant l’état de l’articulation mais il fallait bien avouer qu’Erika n’aimait pas du tout l’idée de sacrifier l’avant-bras du jeune homme, parfaitement sain en apparence, à cause de l’articulation, même s’il avait était plus qu’insupportable avec les deux chirurgiennes. Immobile devant le coude du patient, l’hispanique réfléchissait à toute vitesse pour essayer de trouver une solution. Et si…

- Ok euh… On va couper le tendon, comme si on l’amputait. Et après, on fait comme si on lui greffait son avant-bras. Les nerfs sont en bon état donc on ne les touche pas. Comme ça, on ne l’ampute pas réellement et on peut lui sauver son bras.

Et on allonge de deux heures l’opération. Mais cela, la brune le garda pour elle. Après tout, la blonde l’avait sans doute déjà compris, alors à quoi bon le dire tout haut ?

Erika répondit à Louhanne avec un air totalement blasé. Elle n'avait vraiment pas envie d'opérer ce patient et aurait sans doute donné n'importe quoi pour échanger avec un autre résident. Mais c'était impossible, elle aurait du expliquer pourquoi et dire qu'il est insupportable n'est pas une raison suffisante pour ne pas l'opérer. Louhanne suivit sa résidente dans le bloc et sourit immédiatement quand elle entendit ce que disait l'hispanique au patient. Elle se vengeais également. Elle était bien contente que cette dernière reprenne son idée et fasse de nouveau peur à Mr Gallan. Il fallait le remettre à sa place celui-là quand même.

Une fois le patient endormit, Erika expliqua vite fait son plan à son interne. Elle commencerait pas le bras puis l'omoplate. Louhanne n'ayant rien à changer, acquiesça. Elle savait que l'opération allait durer longtemps, bien trop de temps pour les deux jeunes femmes mais c'était la chirurgie qui imposait ça. De toute façon, la jeune blonde n'aurait pu faire aucun autre métier. Rester dans un bureau toute la journée et parler à des gens tous plus idiots les uns que les autres, non merci. Le seul domaine qui aurait pu l'intéresser c'est le commerce et encore, ce n'était que si elle n'avait pas eu le choix. C'est également ennuyeux à mourir. Et Louhanne était bien contente d'avoir pu faire médecine.

Au bout de dix minutes, les deux jeunes chirurgiennes se rendirent compte que l'IRM n'avait pas tout révélé et que le bras était bien plus atteint que ce qu'y était prévue. Louhanne soupira malgré sa joie. Elle était heureuse de pouvoir opérer plus et d'avoir une complication mais qui dit complication dit travail plus important et donc plus long. Louhanne pensait déjà qu'il y aurait un problème dans ces quelques heures mais en rajoutant deux heures de plus, il y aurait sans doute plusieurs soucis.

-Mince, l'articulation est presque fichu, ça complique tout, ça....

Erika enchaina par quelques phrases qui ne s'adressait à personne en particulier. A part elle sans doute. La jeune brune réfléchissait tout haut et Louhanne apprécia, elle savait où elles allaient aller. L'hispanique trouva alors une solution, apparemment elle ne voulait pas sacrifier le bras du patient. C'était tout à fait normal, Louhanne aurait fait la même chose mais vu le comportement du patient à son égard elle aurait bien été tenté pour «l'option amputation». Louhanne sourit derrière son masque, non elle n'était pas autant sadique que ça.

-C'est un excellent plan docteur Mendoza. Il se réveillera avec un avant-bras presque comme neuf comme ça. Espérons qu'il apprécie le geste....On commence à couper?

La résidente répondit à la question de son interne et reprit l'opération. Comme elle avait prévu elle ne toucha pas aux nerfs en bon état et se concentra sur le tendon. L'opération était complexe, Louhanne ne perdait pas une miette de spectacle. Pendant toute la durée de cette première moitié d'opération, les deux jeunes femmes discutèrent de médecine et de recherche scientifique. Ravie d'oublier tout leurs soucis les chirurgiennes étaient plutôt heureuse. Deux heures et demie plus tard, le bras du patient était sauvé. Enfin elles espéraient. Il fallait maintenant attendre qu'il l'utilise pour être sur que tout allait bien.

-On s'attaque à l'omoplate maintenant? J'espère qu'il n'y aura pas de complication...on en aurait pour quelques heures de plus.

Tout en regardant la pendule puis le patient, la jeune femme continua de parler.

-La nuit est déjà tombé. On fait quoi docteur Mendoza? Vous avez un plan d'attaque?

Ce n'était certainement pas une guerre mais c'était tout comme. Les deux femmes finirent l'opération sans qu'il y est la moindre complication, au plus grand bonheur de Louhanne et sans doute d'Erika. Elles sortirent du bloc fière de leur travail. Louhanne n'avait pas touché le patient, après ce qui c'était passé dans le bloc précédent, sa résidente avait préféré la mettre un peu de côté. Louhanne ne lui en voulait pas, enfin pas pour ça. Elle lui en voulait pour lui faire passer une des journée les plus bizarre de toute sa vie.

La jeune interne n'avait qu'une envie, manger. Et en entendant le ventre de sa supérieur elle comprit qu'elle n'était pas la seul. Heureusement qu'elle était habitué à ne pas beaucoup manger parce que c'est impossible de faire ce métier quand on a faim tout les quatre heures. Louhanne aurait bien mangé un délicieux plat dans un excellent restaurant à côté de l'hôpital mais impossible, elle était de garde.

-Je pense que manger ne nous ferait pas de mal! J'aurai bien opter pour le restaurant d'à côté mais ma garde n'est pas finit, malheuresement. Je te propose donc la cafétéria? Endroit chic, branché, beau et la nourriture est top, je peux te l'assurer.

Dit-elle avec humour. La cafétéria était le lieu le plus infecte que la blonde connaissait. Elle sourit à sa résidente et la suivit vers la cafétéria.

[Surprise! Surprise! ]

Après avoir exposé son plan pour le bras du patient dragueur, Erika ne tarda pas à le mettre en pratique, assistée par Louhanne à qui elle ne confia toutefois pas de véritable travail sur cette opération. Après le coup qu’elle lui avait fait sur l’opération précédente, l’hispanique avait préféré mettre son interne un peu à l’écart, au moins pour cette opération déjà suffisamment longue sans qu’une quelconque complication vienne faire des siennes.

Heureusement pour elles, ce fut la seule qu’elles rencontrèrent durant l’opération. Il faut l’avouer, la dernière heure d’opération fut horrible pour la résidente. Entre la faim qui commençait à la tenailler et la fatigue qui refaisait surface après la nuit de folie qu’elle avait passé avant sa garde, il était de plus en plus dur pour elle de se concentrer. Mais bon, elle avait l’habitude de ce genre de situation et réussit tout de même à terminer l’opération sans le moindre problème, à part l’articulation du coude bien sûr. Sortant enfin du bloc, Erika commença à se laver les mains sans dire un mot, son ventre se chargeant de communiquer sa faim à la blonde à côté d’elle.

- Je pense que manger ne nous ferait pas de mal! J'aurais bien opté pour le restaurant d'à côté mais ma garde n'est pas finit, malheureusement. Je te propose donc la cafétéria? Endroit chic, branché, beau et la nourriture est top, je peux te l'assurer.

Lança l’interne avec humour alors que la brune rigolait encore du soudain cri de famine de son ventre.

- Et bien la cafétéria me va parfaitement pour ce soir car, comme tu as pu l’entendre, mon estomac est en train de se digérer lui-même.

Répliqua l’hispanique avec le même humour avant d’enlever son calot et de défaire sa queue de cheval. Toujours en plaisantant, comme si jamais rien ne s’était passé entre elles la veille, elles sortirent dans le couloir. Ah oui, la nuit était vraiment tombée sur la ville, on pouvait parfaitement le deviner à travers les fenêtres présentes un peu plus loin. Oui, l’hispanique n’avait pas regardé une seule fois l’horloge lorsqu’elle était au bloc.

Arrivant enfin à la cafétéria, elles se servirent rapidement et s’installèrent à la même table que celle à laquelle elles étaient le midi. Elles se mirent rapidement d’accord sur le fait que plus aucun des dossiers qu’elles avaient à traiter n’étaient urgents. Elles pourraient donc peut-être s’accorder une petite pause avant de s’occuper des autres. A moins que la mine ne les bippe, mais ça, c’était une autre histoire.

- Alors ? Cette garde en ortho ?

Finit par demander Erika à son interne pour engager la conversation. La blonde n’eut pas le temps de répondre que le chef Webber arriva à leur table et commença à s’adresser à la résidente.

- Docteur Mendoza ? Vous êtes bien de garde cette nuit, c’est ça ?
- Euh oui chef. Pourquoi ? Il y a un problème ?
- Non non, aucun Mendoza, ne vous inquiétez pas. Mais si vous n’avez plus de dossiers urgents, allez faire un tour en salle de repos quelques heures. La nuit va sans doute être calme alors profitez-en pour vous reposer un maximum pour demain.
- Euh oui, d’accord chef.

Finit par lâcher la jeune femme légèrement impressionnée alors que le docteur Webber avait déjà tourné les talons pour repartir.

- Je rêve ou il vient de nous demander d’aller en salle de repos avec la réputation qu’elles ont ?

Demanda Erika avec humour à son interne après s’être de nouveau tournée vers elle. Elle rigola d’ailleurs à la réponse de la blonde avant de finir son plateau et d’avouer à Louhanne qu’elle ne serait pas contre un peu de repos. Mais bon, encore fallait-il trouver une salle de repos qui ne soit pas occupée à autre chose que du repos.

- Au fait, tu m’as pas répondu pour la garde du coup.

Relança l’hispanique alors qu’elles quittaient la cafétéria. Elles montèrent finalement au deuxième étage et finirent par trouver une salle de détente parfaitement libre. Oula, c’était limite suspect dans cet hôpital. Mais bon, elles n’allaient pas s’en plaindre après tout ? Elles n’auraient pas à se retrouver dans une situation gênante vis-à-vis d’un couple occupé à…. A leurs affaires de couple.

- Madre de Dios, un lit, enfin !

Lâcha Erika en fermant la porte derrière elle alors que Louhanne était déjà en train de s’avachir sur le lit le plus proche. Plongées dans l’obscurité, elle entendit la blonde lui répondre alors qu’elle était déjà en train d’enlever sa blouse suivie rapidement par le haut de sa tenue de résident qu’elle posa sur ce qui semblait être la table juste à côté de la porte d’entrée. Autant se mettre à l’aise pour dormir un peu non ? En plus, elles étaient dans le noir donc pourquoi est-ce qu’elle aurait été gênée ?

- Je te préviens je vois que dalle.

Commença-t-elle à dire en rigolant à l’interne, déjà allongée, avant de faire un premier pas pour trouver elle aussi un lit. La blonde était d’ailleurs en train de lui répondre quand Erika se prit les pieds dans ce qui semblait être les pieds du lit qu’occupait l’interne et lui tomba magistralement dessus.

- Mierda ! Désolée, j’ai pas fait exprès. Promis, je veux pas te violer.

S’excusa alors l’hispanique, tentant de camoufler sa gêne par l’humour, alors qu’elle essayait tant bien que mal de se redresser.

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